Entrevue avec Pascale Brun d’Arre, Déléguée générale des Amis du Musée d’Art Moderne de Paris (MAM)

Le 14 avril 2023

Rencontre avec Pascale Brun d’Arre, Déléguée générale des Amis du Musée d’Art Moderne de Paris (MAM), avec qui nous avons eu la chance de nous entretenir. 

 

Pouvez-vous nous présenter l’association des Amis du MAM et son histoire ?

L’association a été créée en 1975 par Henriette Joel, qui était à l’époque la secrétaire générale. Elle a été encouragée à fonder cette association par ses amis, les artistes Gottfried Honegger et François Morellet, et le critique Otto Hahn. Aujourd’hui, les Amis du MAM comptent environ quatre cents adhérents.

Le but des Amis du MAM est d’aider le musée, les deux missions principales étant d’enrichir les collections du Musée et de contribuer à l’amélioration de ses espaces.

Jean-Paul Agon, notre Président depuis bientôt deux ans, a donné une nouvelle impulsion à notre association, qui s’était déjà fortement développée grâce à la création en 2012 par Christian Langlois-Meurinne de comités pour diversifier les financements reçus et ainsi aider plus amplement le Musée. Nous avons aujourd’hui quatre comités (International, Photo, Création Contemporaine, Histoire), chacun composé d’une vingtaine d’adhérents avec un président.

 

Quels ont été les projets soutenus par les Amis du MAM ces dernières années ?

La ville de Paris, propriétaire du Musée, engage les travaux le concernant, mais nous faisons au fil des années des donations complémentaires pour son embellissement.

En 2017, par exemple, nous avons subventionné la rénovation de la Salle Matisse en offrant un meilleur éclairage et un système acoustique. De même, de généreux adhérents du Comité International ont financé l’ensemble de la signalétique et l’éclairage extérieur du musée.

En 2022, nous avons offert au musée plus d’un million d’euros d’œuvres. Notre budget étant de deux millions d’euros, c’est donc la moitié qui est dédiée à l’acquisition d’œuvres.

Depuis 2021, l’Association des Amis est abritée par la Fondation Mansart. Grâce à ce partenariat, nous avons notamment pu acquérir dix assises et trois sculptures animalières de Johan Creten en 2022.

Cette année, à la demande du Musée, nous espérons pouvoir acquérir une œuvre majeure de Jean Hélion, L’atelier, 1953. Il s’agit d’une représentation de l’atelier de l’artiste au 15 avenue de l’Observatoire à Paris, habité par ses œuvres et ses objets du quotidien. Ce tableau est une méditation sur la peinture et la place de l’artiste dans sa famille, ses amis, la société et l’art de son époque.

 

Quelles sont les activités de votre association ?

Indépendamment des comités, nous restons une association classique d’amis du musée. Les adhérents peuvent accéder gratuitement avec leur carte aux 14 établissements de la ville de Paris. Nous leur proposons un programme trimestriel d’activités (expositions, foires, ateliers et rencontres avec des artistes, etc) en fonction de leur catégorie d’adhésion.

L’association a décidé de diversifier ses activités, en proposant notamment des animations insolites et variées.

L’année dernière, par exemple, nous avons assisté à la répétition du ballet de Alan Lucien Øyen à l’Opéra Garnier. Nous avons aussi pu visiter les ateliers de la Manufacture de Sèvres. Plus récemment, nous sommes allés dans les bureaux de la Société Générale à La Défense pour découvrir leur étonnante collection d’art contemporain. Nous organisons également deux à trois fois par an, des voyages en France ou à l’international.

De même, nous proposons des éditions d’artistes. Pour l’exposition Sarah Moon, un tirage argentique de vingt exemplaires de la photographie En roue libre a été exclusivement produit pour les Amis. Nouveauté, nous venons d’éditer une sculpture en bronze (à la cire perdue) en vingt-deux exemplaires réalisés en exclusivité pour les Amis du Musée par Johan Creten.

Les Amis sont aussi connus pour leur grand dîner annuel de levée de fonds qui, depuis 2008, réunit les acteurs de l’art moderne et contemporain à la veille du vernissage de Paris+, anciennement la FIAC. L’année dernière, plus de neuf cents personnes y ont participé, ce qui nous a permis d’offrir au Musée une installation de l’artiste nigérienne Otobong Nkanga.

Enfin, nous avons mis en place il y a quelques années le « naming », pratique consistant à donner le nom d’un donateur à une salle du Musée. Pour le moment, cinq salles ont été attribuées.

Même si nous avons une petite équipe, nous mettons chaque jour toute notre énergie au service des Amis du MAM, et au profit du Musée.